Fiche métier : Ingénieur automaticien
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I - Qu’est-ce qu’un ingénieur automaticien ?
Quel est le rôle d’un ingénieur automaticien ?
L’ingénieur automaticien conçoit et met en place des systèmes automatisés pour la production industrielle, en veillant à l’équilibre fin entre qualité, sécurité, cadence, énergie consommée et coûts d’exploitation.
Son rôle ne se limite pas à la programmation d’un automate ou à la création d’une IHM (Interactions humain-machine) : il se charge de l’étude initiale du besoin client, la conception de l’architecture système, l’intégration des équipements (capteurs, actionneurs, variateurs, réseau industriel, coffrets électriques), la supervision (SCADA/MES), la mise en service sur site et l’optimisation des systèmes sur le long terme.
Indispensable dans les industries qui se réinventent avec le numérique, l’ingénieur automaticien est le pont entre le bureau d’études et les équipes terrain. Il transforme la théorie en actions mesurables, structure les méthodes, pilote l’automatisation et sécurise la continuité de service. Sa mission ? Améliorer la chaîne de production, réduire les aléas et renforcer la fiabilité de la maintenance.
Quelles sont les missions d’un ingénieur automaticien ?
L’ingénieur automaticien intervient sur tout le cycle d'un projet depuis l'analyse fonctionnelle jusqu’au suivi après démarrage.
En amont, il mène l’étude des besoins et des contraintes de l’environnement industriel : volumes, variabilité des produits, exigences qualité, temps de cycle, enjeux de sécurité machine, intégration au réseau du site et à l’Informatique industrielle existante.
Il conçoit ensuite l’architecture système en choisissant les équipements et technologies appropriées : automate (PLC) adapté, modules d’entrées/sorties, commande d’axes, interfaces opérateurs, supervision, protocoles de communication, protections électriques, et stratégie de sauvegarde.
Vient alors le développement : programmation CEI 61131-3 (LD, FBD, ST, SFC) structurée par une méthode claire (GRAFCET/SFC, diagrammes d’états) ; mise en place de l’IHM avec synoptiques, alarmes et historisation ; configuration du SCADA et des connecteurs vers MES/ERP pour lier le terrain au numérique.
Sur le terrain, l’ingénieur automaticien met en œuvre et intègre l’ensemble sur ligne ou machine : adressage, paramétrage, tests FAT/SAT, réglages fins, formation des opérateurs, rédaction de la fiche de mise en service.
Enfin, après le démarrage, il assure l’optimisation des systèmes (OEE, MTBF/MTTR, consommation d’énergie), la maintenance de premier niveau lorsqu’elle est nécessaire, l’analyse des incidents et l’amélioration continue, tout en assurant une veille technologique pour proposer des solutions innovantes et robustes.
Quels sont ses principaux interlocuteurs ?
Au quotidien, l’ingénieur automaticien travaille en équipe projet avec de nombreux interlocuteurs. Il échange avec le ou la Chef de projet qui pilote planning, budget et jalons, mais aussi avec l’ingénieur d’études électrique qui met au point les schémas, nomenclatures et plans de câblage, et avec les méthodes qui définissent les standards opérationnels.
Il collabore étroitement avec le Technicien automatisme et le Technicien de maintenance, dont le retour terrain est indispensable pour stabiliser la ligne et améliorer la disponibilité des équipements.
Côté client, il échange avec les responsables d’usine, de chaîne de production, de qualité et d’informatique industrielle, ainsi qu’avec les HSE pour les sujets sécurité. Il doit également dialoguer avec les fournisseurs de machines et d’automate, les intégrateurs spécialisés, et parfois les équipes IT pour sécuriser les liaisons réseau OT/IT.
Sa capacité à intégrer ces regards multiples et à traduire des contraintes hétérogènes en solution cohérente constitue un facteur clé de succès du métier.

II - Quelles sont les compétences et les qualités requises pour exercer ce métier ?
Les compétences techniques
La première compétence attendue concerne la programmation d’automate et la commande des équipements. Un ingénieur automaticien doit être à l’aise avec les langages de la norme CEI 61131-3 (LD, FBD, ST, SFC), savoir structurer une logique séquentielle (GRAFCET/SFC), gérer des mouvements multi-axes, des recettes de production et des états dégradés, tout en intégrant des fonctions de sécurité.
Il doit maîtriser la supervision (SCADA) et l’IHM : créer des synoptiques lisibles, définir des seuils d’alarmes pertinents, historiser les données critiques, générer des rapports qualité et production, et relier l’ensemble au système d’information via OPC UA ou des API. La conception électrique est un autre pilier : lecture et élaboration de schémas, dimensionnement des protections, choix des variateurs et des actionneurs, câblage, conformité réglementaire, compatibilité électromagnétique.
Sur la partie réseau industriel, la connaissance des protocoles (Profinet, Ethernet/IP, Modbus, parfois Profibus), la segmentation des sous-réseaux, la redondance et la gestion des accès sont nécessaire pour assurer une sécurité OT de base et une disponibilité élevée. À cela s’ajoute la capacité à développer de petits outils (scripts de tests, passerelles, conversions de données), à exploiter les historiques pour une analyse fine et à définir les bons KPI (OEE, MTTR/MTBF, rebuts, kWh/lot) qui serviront l’optimisation des systèmes.
Soft skills
L’ingénieur automaticien doit démontrer une forte capacité d’analyse, de la curiosité et un sens aigu de la méthode. Son travail l’amène à prendre des décisions en contexte contraint, parfois en arrêt de ligne, où chaque minute compte. Une communication claire avec les opérateurs, les Techniciens de maintenance, les responsables qualité et les Chef de projet est indispensable pour aligner la compréhension des causes racines et piloter les plans d’actions.
L’autonomie sur le poste terrain doit s’accompagner d’une discipline documentaire, car la traçabilité (versions, paramètres, changements) conditionne la stabilité des systèmes et la capacité à investiguer. L’ingénieur automaticien est également un professionnel d’innovation pragmatique : il doit savoir proposer des améliorations mesurables, capitaliser les gains, partager les bonnes pratiques et assurer une veille technologique régulière sur les nouvelles technologies (vision, IA d’analyse pour la supervision, jumeau numérique, robotique collaborative, cybersécurité OT). L’anglais technique est fréquemment mobilisé pour les notices, tickets fournisseurs, FAT/SAT internationaux et échanges inter-sites.
III - Comment devenir un ingénieur automaticien ?
Parcours académiques recommandés
La voie la plus courante pour accéder au métier d'ingénieur automaticien passe par l'obtention d'un diplôme d'ingénieur ou un master spécialisé en automatique, génie électrique, robotique, informatique industrielle ou encore ingénierie des systèmes. Au cours de votre cursus scolaire, il est vivement recommandé de choisir des options orientées automatisation tel que programmation d’automate, conception électrique, réseau industriel, supervision, vision et bases de robotique.
Certifications professionnelles
Même si elles ne sont pas toujours exigées, certaines certifications peuvent renforcer faire la différence sur le marché de l'emploi, notamment celles liées à la sécurité machine (EN ISO 13849, IEC 62061) ou aux technologies de supervision et de communication industrielle (OPC UA, protocoles Ethernet industriels).
Des certifications sur des suites automates spécifiques ou sur des outils de CAO électrique (EPLAN/SEE) valident la compétence opérationnelle. Un module de base en cybersécurité OT (gestion des accès, sauvegardes, segmentation réseau) est de plus en plus apprécié, car la sécurité numérique des installations devient un enjeu capital pour tout site de production. Ces parcours certifiants témoignent d’une méthode rigoureuse et d’une capacité à mettre en œuvre des solutions conformes aux standards.

IV - Quelles perspectives d’évolutions ? Quelle rémunération ?
Perspectives d’évolution
Les perspectives d’évolution de l’ingénieur automaticien sont nombreuses, car son domaine se situe au carrefour de l’ingénierie, de l’industrie et du numérique.
Une première voie consiste à approfondir son expertise technique : devenir référent sur la programmation d’automate avancée, la supervision et l’architecture SCADA/MES, la robotique et la vision industrielle, ou l’interconnexion OT/IT via des protocoles modernes. Cette trajectoire d’expert peut mener à des fonctions d’architecture système, où l’on conçoit des plateformes standardisées pour plusieurs sites et lignes, en pilotant des bibliothèques partagées et des gabarits IHM.
Une seconde voie est la gestion de projet : en s’appuyant sur une expérience terrain solide, l’ingénieur automaticien peut endosser le rôle de Chef de projet, mettre en œuvre la coordination multi-site, gérer les plannings, les risques et le budget, et animer une équipe projet pluridisciplinaire.
Une troisième voie est le management : responsable bureau d’études, responsable service maintenance, ou leader d’une cellule d’innovation dédiée à l’optimisation des systèmes et à l’automatisation.
Enfin, la transversalité offre d’autres opportunités : data industrielle, IA d’analyse pour la supervision, jumeau numérique, cybersécurité OT, ou encore Informatique industrielle avec un accent sur l’intégration au SI de l’entreprise.
Rémunération
De nombreux facteurs entrent en jeu (missions, secteur, périmètre, taille de l’entreprise, localisation, compétences atypiques, etc.). Pour donner une idée des rémunérations, voici des fourchettes issues de l’Apec selon les paramètres suivants : Ingénieur automaticien, Bac+5 (école d’ingénieurs), cabinet de conseil de 599 à 1 000 salariés, Île-de-France en 2025.
- Junior (< 4 ans d’expérience) : 37 à 46,6 k€ brut/an
- Confirmé (5–8 ans) : 38,7 à 50,8 k€ brut/an
- Senior (9–16 ans) : 43,8 à 57,2 k€ brut/an
Pour une estimation plus précise, adaptée à votre profil et à nos missions, nous vous invitons à consulter nos offres d’emploi.
Conclusion
Envie d’un métier concret, au cœur de la production ? L’ingénierie d’automatismes vous permet de concevoir, déployer et optimiser des systèmes qui comptent vraiment pour la performance industrielle. De l’analyse du besoin à la mise en service, vous transformez des exigences opérationnelles en résultats mesurables : plus de disponibilité, moins d’aléas, meilleure qualité. Au quotidien, vous naviguez entre PLC (TIA Portal, Studio 5000, Codesys), SCADA/MES et intégration OT/IT, en pilotant l’amélioration continue sur des indicateurs tangibles (OEE, MTBF/MTTR, consommation énergétique). Les perspectives d’évolution sont rapides et les secteurs variés : automobile, agroalimentaire, pharma, intralogistique, énergie, microélectronique… Vous aimez le terrain, la méthode et l’impact ? Vous verrez vos décisions se traduire directement sur la performance des lignes. Prêt·e pour la suite ? Découvrez nos offres d’emploi et postulez en quelques minutes.
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