‍I - Qu’est-ce qu’un ingénieur électrotechnicien ?

L’ingénieur électrotechnicien est une professionnelle ou un professionnel du génie électrique et de l’électrotechnique qui conçoit, dimensionne, intègre, met en service et optimise des systèmes et machines électriques.

Ce métier se situe au croisement de l’électricité, de l’électronique, de l’informatique et de l’informatique industrielle, avec des applications qui touchent l’énergie (production, réseau, stockage), l’automobile (véhicule électrique, électronique embarquée), l’aéronautique (réseau de bord, distribution), les télécommunications (alimentation d’infrastructures) ou encore l’industrie manufacturière (robotique, automatisation de machine, supervision).

Concrètement, l'ingénieur électrotechnicien transforme un besoin fonctionnel en solution technique robuste : définition d’architecture, choix de composants électroniques, simulation et analyse de performances, programmation d’outils d’essai, mise au point, qualité, sécurité et documentation. Selon le domaine et le secteur, l’ingénieur électrotechnicien intervient sur l’électronique de puissance, le traitement du signal, l’automatique, les réseaux industriels, les bases de données de production, ou encore l’intégration informatique (SCADA/MES).

Quel est le rôle d'un ingénieur en électrotechnique ?

Son rôle consiste à assurer la conception et la réalisation de systèmes électriques sûrs, performants et économes en énergie. Il/elle :

• traduit le besoin client en spécifications, arbitre les choix de technologie et de type d’architecture ;
• conçoit les schémas, dimensionne l’électronique de puissance, établit les bilans de puissance et de pertes, choisit les composants ;
• réalise des simulations (SPICE/Matlab), du traitement du signal pour capteurs et mesures, développe des scripts de programmation pour l’automatisation des essais ;
• planifie et exécute les tests, pilote la mise en service, organise la maintenance préventive, suit la qualité et la sécurité ;
• structure les données d’essais dans une base de données, exploite l’analyse statistique pour l’amélioration continue ;
• participe à la gestion de projet et au management de projet : contrat, coûts, délais, risques, communication avec les équipes et le/la responsable technique.

Quelles sont les missions d’un ingénieur électrotechnique ?

Études et conception

L’ingénieur définit d’abord l’architecture système en fonction du besoin : puissance, rendement, coût et contraintes de sécurité. Il/elle réalise le dimensionnement thermique et électrique, puis le calcul de câblage pour garantir chutes de tension et protections adaptées. La sélection des composants électroniques se fait selon les courbes d’utilisation, la CEM et l’obsolescence. Le traitement du signal et l’automatique de contrôle viennent assurer la stabilité des boucles et la qualité des mesures.

Développement et simulation

Avant la phase de conception, il/elle établit des modèles de pertes et on vérifie les choix par simulation (SPICE/Simulink) sur les cas critiques. Des outils en Python/C facilitent le post-traitement et l’édition de rapports, ce qui accélère les itérations. L’analyse des résultats permet une corrélation modèle/mesure dès les premiers essais pour éviter les surprises sur banc.

Intégration et mise en service

Le système est ensuite raccordé aux réseaux industriels et configuré dans le SCADA/MES pour la supervision et les alarmes. Une base de données assure la traçabilité des essais et des versions. L’ensemble se fait dans le respect des normes qualité et sécurité, avec des procédures claires de mise en route et de transfert vers l’exploitation.

Validation

La validation s’appuie sur un plan d’essais couvrant les exigences fonctionnelles et environnementales. Des tests en laboratoire et in situ vérifient la CEM, la tenue thermique et la sécurité électrique. La documentation de conformité finalise le dossier : rapports, relevés, et preuves de performance.

Exploitation et maintenance

En phase d’utilisation, on met l’accent sur le diagnostic rapide et la maintenance préventive pour protéger la disponibilité. Les données collectées servent à suivre la fiabilité et à piloter des plans d’amélioration ciblés. L’objectif est de réduire les pannes répétitives et d’optimiser les arrêts.

Quels sont ses principaux interlocuteurs ?

• En interne, il/elle est en interface constante avec les chefs de projet pour le cadrage, les équipes de production et de maintenance pour la mise en œuvre et le suivi, ainsi qu'avec les services transverses (méthodes, qualité, achats, IT/OT) pour garantir la cohérence globale du projet.
• À l'externe, il/elle s'appuie sur les fournisseurs et laboratoires d'essai pour valider les choix techniques, collabore avec les organismes de certification pour assurer la conformité et reste à l'écoute des clients finaux pour intégrer leurs contraintes d'utilisation.

II - Quelles sont les compétences et les qualités requises pour exercer ce métier ?

Ce métier requiert un ensemble de compétences techniques et de soft skills :

Les compétences techniques

Génie électrique/électrotechnique : fondamentaux d’électricité, conversion d’énergie, protections, sélectivité, normes basses et hautes tensions, dimensionnement de conducteurs et de protections, électronique de puissance (redresseurs, onduleurs, hacheurs), composants électroniques (IGBT/MOSFET/SiC/GaN), filtres CEM, traitement du signal pour mesure, boucles d’automatique.

Systèmes et réseaux : intégration réseau industriel (Ethernet/IP, Profinet, Modbus), sécurité des architectures, compatibilité avec la production, base de données pour logs et traçabilité, informatique industrielle (SCADA, MES).

Outils et méthodes : simulation (SPICE, Matlab/Simulink), calculs thermiques, tolérance, CAO schématique, bancs d’essais, programmation (Python/C) pour automatiser mesures et analyse.

Qualité et sécurité : AMDEC produit/process, plan de validation, normes et sécurité électrique, démarches qualité, documentation bilingue (anglais/français), culture gestion de projet/management de projet.

Soft skills

L’ingénieur électrotechnicien fait preuve d’une rigueur scientifique solide et d’une véritable maîtrise technique. Il analyse les situations, synthétise l’information et argumente ses choix pour proposer des solutions pertinentes. À l’écoute des besoins métiers, il communique clairement avec les équipes et sait prioriser les actions pour tenir délais et exigences. Autonome sans être isolé, il collabore efficacement en transverse et partage les bonnes pratiques. Curieux et attentif aux évolutions technologiques, il apprend en continu et fait évoluer ses méthodes.

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III - Comment devenir ingénieur électrotechnicien ?

Formations recommandées

Il existe diverses formations menant au métier d'ingénieur électrotechnicien :

• Diplôme d’ingénieur de niveau Bac+5 (école d’ingénieurs) en génie électrique, électrotechnique, électronique ou informatique industrielle. Ce diplôme garantit un haut niveau de science appliquée, de gestion de projet et de communication.
• Master universitaire (sciences et technologies) avec une spécialité en génie électrique, systèmes électriques, automatique, traitement du signal ou informatique industrielle.
• D'autres parcours sont également possibles : BUT GEII, licence électronique/énergie, classes préparatoires puis école d’ingénieur.

IV - Quelles perspectives d’évolutions ? Quelle rémunération ?

Perspectives d’évolution

Après quelques années d’expérience, l’ingénieur électrotechnique dispose de plusieurs possibilités pour faire évoluer sa carrière. Selon ses compétences, ses ambitions et le secteur dans lequel il exerce, il peut accéder à différents postes à responsabilité. Parmi les évolutions les plus courantes, on retrouve notamment :

• Responsable technique/architecte système : référent·e technologie, choix d’architecture, arbitrage composants, pilotage de roadmaps, communication transverse, accompagnement des élèves en stage/alternance.
• Chef de projet/gestion d’affaire : pilotage coûts/délais/qualité, contrat, coordination d’équipe, interface entreprise cliente, gestion de projet multi-sites, reporting en anglais.
• Expert·e électronique de puissance, réseau industriel, automatique, traitement du signal, informatique industrielle, base de données.
• Passerelles vers la qualité, la sécurité, la maintenance avancée ou vers la production (industrialisation, fiabilité).
• Évolution possible vers le management hiérarchique, la direction d’affaire ou encore la direction technique.

Quel est le salaire d'un ingénieur en électrotechnique ?

De nombreux facteurs entrent en jeu concernant la rémunération (missions, secteur, périmètre, taille de l’entreprise, localisation, compétences atypiques, etc.). Pour donner une idée des rémunérations, voici des fourchettes issues de l’Apec selon les paramètres suivants : Ingénieur électrotechnique F/H, Bac+5 (école d’ingénieurs), cabinet de conseil de 599 à 1 000 salariés, Île-de-France en 2025.

• Junior (< 4 ans d’expérience) : 37 à 46,6 k€ brut/an
• Confirmé (6–8 ans) : 38,5 à 49,3 k€ brut/an
• Senior (9–16 ans) : 43,8 à 57,2 k€ brut/an

Pour une estimation plus précise, adaptée à votre profil et à nos missions, nous vous invitons à consulter nos offres d’emploi.

Conclusion

Si vous souhaitez vous orienter vers un métier concret, utile et tourné vers l’avenir, l’ingénierie électrotechnique est un excellent choix : vous y transformez des besoins réels en solutions fiables, au croisement de l’électricité, de l’électronique et de l’informatique, dans des secteurs divers !

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